Kédougou Avenir
jeudi 6 juillet 2023
Kédougou : Fonio, céréale d’avenir pour la sécurité alimentaire La journée du fonio a été célébrée samedi dernier en présence d’une forte délégation de Kéniéba (Mali) et de maali(Guinée Conakry).La cérémonie officielle a été présidée par Cheikh Tidiane Diouf, le gouverneur de région .
C’est pour la troisième année consécutive que Kédougou célèbre la journée mondiale du fonio. Le thème retenu cette année s’intitule, fonio, céréale d’avenir pour la sécurité alimentaire.
Si minuscules soient ses graines, le fonio a de nombreuses vertus.
« Le fonio est sauveur parce qu’il est toujours la récolte secouriste à intervenir pendant la période de soudure, le fonio est bonheur parce qu’à l’occasion des baptêmes ou mariages dans nos familles, les mets préparés à base de fonio sont irremplaçables, le fonio est remède contre le diabète, la constipation… » a révélé Tama Bindia 1er adjoint au maire de Kédougou.
Pour manifester leur joie face aux nombreuses vertus du fonio, les organisateurs ont donné une place de choix au folklore local.
Les différents artistes ont profité de cette occasion pour chanter les louanges du fonio mais aussi pour remercier Mme Adja Aissatou Aya Ndiaye, « maman fonio ».
Grace à son dynamisme et à sa capacité entrepreneuriale, cette « dame de fer » a su très tôt s’engager dans la transformation du fonio.
Ainsi bénéficiant de l’appui des partenaires comme l’association Kédougou Encadrement Orientation au développement Humain(KEOH),le programme Usaid /wula Nafaa entre autres, le gie koba-club 1 d’ Adja Aissatou Aya Ndiaye s’est classé leader au plan national dans la transformation du fonio .
Aujourd’hui, le fonio est consommé un peu partout dans les grands restaurants et hôtels du Sénégal et d’ailleurs (Italie , France…).
Et il est servi sous divers aspects ( laakh au fonio, thiakry au fonio, thiep au fonio, diouka au fonio, gâteau au fonio …),tout un arsenal de mets qui font couler l’eau à la bouche dès que l’on se met en face d’eux.
C’est pourquoi, différentes délégations sont venues de l’intérieur du pays (Sédhiou,Tambacounda,..) et des pays limitrophes( Mali en République de Guinée Conakry et Kéniéba en République du Mali) pour prendre part à cette fête du fonio.
Ce qui confère au fonio un élément d’intégration régionale et sous-régionale.« Au de la de ses vertus nutritionnelles, le fonio est un facteur d’intégration des peuples et des cultures, » confirme Cheikh Tidiane Diouf le gouverneur de la région de Kédougou.
Il s’est par ailleurs réjoui du choix porté sur Kédougou pour abriter les cérémonies marquant cette fête et se dit convaincu que cela constituera un déclic pour la promotion de cette céréale pour la mise en place d’un programme nationale fonio et une meilleure organisation des acteurs.
Cependant, les femmes, principales actrices de la filière fonio sont confrontées à certains obstacles.
« Nous, productrices et transformatrices de fonio plaidons pour la parité à la terre, nous voulons produire encore plus de fonio mais nous avons encore des difficultés à accéder à la terre, nous comptons sur l’aide de l’Etat pour y parvenir… » a laissé entendre Mme Adja Oumou Dibassy, présidente de groupement féminin.
Reste à savoir à quand trouvera-t-on une réponse à cette vieille doléance des femmes.
En tout cas le fonio continue son petit bonhomme de chemin dans la région de Kédougou.
Correspondance (Adama Diaby)
mercredi 30 janvier 2013
Kédougou : Les habitants de Fadiga ne veulent plus être « des marginaux »
De la discrimination, les habitants de Fadiga, localité située à environ 2 Km du centre-ville de Kédougou sont montés au créneau ce lundi 28 janvier 2013 pour plaider en faveur de l’ abrogation de la loi 76-04 qui a toujours fait de leur localité « un village de reclassement ». Ils la considèrent « dépassée et discriminatoire) .
Donnant aujourd’hui l’allure d’un quartier de la commune de Kédougou ,Fadiga est un ancien village de reclassement créé dans un contexte particulier .
« En 1965 ,à travers la loi 76 03 l’Etat a créé dans chaque région administrative des léproseries pour « parquer les lépreux » . Quelques années plus tard, pour un peu humaniser l’appellation, ces léproseries vont devenir des villages de reclassement social » a rappelé Abdoulaye Sylla étudiant, ressortissant de Fadiga.
Justement pour « parquer et isoler » les personnes atteintes de lèpre jadis considérée comme une maladie honteuse causée par le bacille de Hansen, un village est né . Vu ses qualités d’homme d’une simplicité légendaire, qui avait placé les relations humaines au premier plan Abdoulaye Fadiga ,le premier gouverneur de la BCEAO (du 15 décembre 1974 au 11 octobre 1988) a donné son nom à ce village de reclassement . C’est toute l’origine de l’ appellation « Fadiga ».
Depuis lors de par les progrès de la médecine et le soutien de partenaires comme la DAW/ASAL, la lèpre a fini par être vaincue . Hormis qu’il existe encore d’ anciens malades et quelques personnes guéries dont les séquelles sont encore visibles ,aucun nouveau cas de lèpre n’ a été déclaré dans ce village depuis quelques années. Et pourquoi ce village continue à être considéré comme un village de reclassement.
Fadiga veut tourner la page de la discrimination
Malgré l’urbanisation galopante ,qui rapproche de plus en plus Fadiga à la commune de Kédougou et « l’éradication de la lèpre » dans cette localité , les habitants de Fadiga ne veulent plus de cette appellation « village de reclassement ».Pour mettre fin à cette discrimination qui fait de leur village, « un village de marginaux », les habitants de Fadiga haussent le ton.
« Nous voulons pousser l’Etat à l’abroger la loi 76 03 qui est aujourd’hui caduque voire discriminatoire. Nous ne sommes plus un village de malades. Nous souhaiterons que Fadiga soit intégré comme un quartier de la commune de Kédougou sans discrimination ».
Et nous ne pouvons pas concevoir que le forage qui alimente le reste de la commune de Kédougou soit creusé à Fadiga sans qu’aucune concession de Fadiga ne soit branché au réseau. C’est tout fait de la discrimination. C’est tout le sens de notre combat.» a soutenu M Abdoulaye Sylla étudiant, ressortissant de Fadiga par ailleurs représentant de l’ équipe « Dadialo ».
Il faut dire par ailleurs qu’ au niveau national ce combat est porté par cette association regroupant les jeunes de villages de reclassement pour l’insertion et l’intégration de ces villages.
En tout cas à Fadiga, les femmes ne croisent pas les bras face à cette discrimination qui perdure.« Fadiga ne doit plus être considéré comme un village de reclassement . Nous avons trop attendu l’Etat sur cette question. Il faut qu’on nous restitue notre dignité maintenant. Et nous sommes prêtes à mener le combat. » a laissé entendre Mme Néné Sylla présidente du groupement des femme de Fadiga.
Le combat par le travail
Les femmes de Fadiga s’activent principalement dans le maraichage en saison comme en hivernage. Leur jardin maraicher se situe juste au sud-est de la concession du chef de village. Tout prés du jardin d’autres concessions se partagent le reste de l’espace. Ce qui donne à Fadiga l’ allure d’un gros village.
L’importance de la démographie de Fadiga se justifie aussi par le nombre de femmes (plus d’une centaine) qui s’activent dans cette activité leur permettant de satisfaire la plupart de leurs besoins . Cependant, elles font face à d’énormes problèmes.
La question de l’eau
Ce liquide si précieux à la vie notamment à l’activité maraichère en saison sèche leur fait défaut au moment où les besoins sont pressants. S’étendant sur une superficie d’environ 4ha ,le visiteur est ébloui par la beauté du décor.
Partout et à perte de vue des planches de choux, salade, oignon, tomates, ornent le décor et justifie la qualité du travail abattu par les femmes de Fadiga. Sur les lieux plus d’une dizaine de femmes s’activaient à l’entretien des planches. Les unes groupées autour de chacun des quatre puits situés dans l’ enceinte du jardin remontaient de l’ eau, d’autres bassines en tête transportaient l’eau pour l’ arrosage des planches. Ce travail quotidien devenu une routine les inquiète.
« Nous sommes très fatiguées par le problème d’eau, il y a 17 ans que je mène cette activité. Et depuis lors, nous n’ arrivons pas à trouver de l’eau en quantité suffisante pour mener correctement notre activité maraichère. Pour avoir de l’eau il faut se réveiller à 3h ou 4h du matin . Sinon on risque de ne pas pouvoir arroser nos planches car à force de puiser ,le niveau de l’eau baisse vite. » a soutenu Ndèye Diop ,membre du groupement des femmes de Fadiga.
Et pourtant cette activité constitue une source de revenus incontournable pour le maintien de la stabilité dans les ménages. Malgré le conditions de travail des femmes es retombées de cette activité ne sont point à négliger.
« Nous ,femmes de Fadiga, c’est grâce à la commercialisation d’une partie de cette production que nous arrivons à assurer la dépense quotidienne dans nos ménages. Nous réglons aussi d’autres problèmes tels que les frais liés aux ordonnances, à l’habillement et à la scolarité pour nos enfants … » a ajouté Mme Diop .
L’écoulement des produits reste une autre équation qui n’ a pas encore trouvé de solution.
La question de place au marché central de Kédougou
L’autre objectif de cette production importante de légumes est d’arriver à l’ écouler sur le marché local. Malheureusement trouver une place au marché central de Kédougou relève d’un véritable parcours du combattant.
« Nous n’ avons de place au marché central de Kédougou. Pour trouver ne serait ce qu’un petit endroit où étaler ses produits demande beaucoup de gymnastique. Il faut se réveiller vers 4 h ou 5 h du matin, affronter la distance(2km) ,la pénombre pour aller au marché central de Kédougou et attendre l’ arrivée de la clientèle. C’est très pénible pour nous en tant que femmes. Et la mairie ne nous assiste point dans ce sens » a précisé Mme Néné Sylla, la présidente du groupement des femmes de Fadiga.
Aussi faut-il ajouter que compte tenu de cette situation, une bonne partie de cette production invendue est consommée. Ce qui ne leur permet pas d’avoir des ressources financières assez consistantes pour satisfaire d’autres besoins pressants des membres de leurs familles respectives.
Correspondance (Adama Diaby)
samedi 22 décembre 2012
Kédougou : opération « diouratigui » pour l’ assainissement et la sécurisation des sites d’ orpaillage Les gendarmes ont saisi 24 kg de chanvre indien ,une importante quantité de boisson alcoolisée, de produits chimiques et de carburant et interpellé 12 individus.
L’insécurité est devenue le maitre mot qui reste suspendu sur les lèvres de la population de Kédougou notamment dans les sites d’orpaillage traditionnel.
En tant qu’activité économique de subsistance, illégale mais tolérée ,l’orpaillage traditionnel draine chaque année des milliers et des milliers d’individus de nationalités différentes vers les principaux placers de la région de Kédougou.
Les plus en vue dans cet afflux massif sont les citoyens des pays limitrophes (Guinée Conakry ,Mali, Burkina, Nigéria) qui viennent s’ajouter à la population autochtone avec parfois des comportements qui dérangent.
Tous les moyens sont bons pour se faire de l’argent dans les sites d’orpaillage.
Qui se prostitue, qui devient receleur ou agresseur ,tout est permis pour se faire de l’ argent. Pour survivre , la plupart des occupants des placers rivalisent d’ardeur pour s’approprier et appliquer le contenu de l’ encyclopédie de la délinquance ,de la débauche et du banditisme.
Soucieuse de sa mission régalienne de maintien de l’ordre, de protection des personnes et des biens, la gendarmerie nationale ne croise pas les bras face à cette situation devenue très inquiétante dans cette partie du pays dont le relief très accidenté ne favorise pas souvent les interventions.
Les forces de l’ordre ont très tôt compris cela . C’est pourquoi ont –elles déclenché pour la troisième fois consécutive l’opération « diouratigui » ,opération d’assainissement et de sécurisation des zones d’orpaillage. Cette opération s’est déroulée du 16au19 Décembre 2012 sur les sites d’orpaillage de sambaranbougou,Diyabougou,Tenkoto,Gora,Diakhalin),kharakhéna
« cette opération est une réaction face à l’insécurité grandissante qui sévit dans la région notamment dans les sites d’orpaillage. Nous avons interpellé 12 étrangers dont 9 maliens parmi lesquels un détenait une arme à feu de quatrième catégorie. Nous avons saisi 2400 l de gasoil, 40 l d’acide sulfurique,20 l d’acide nitrique, une importante quantité de boisson alcoolisée et 24 kg de chanvre indien… » a laissé entendre le capitaine Ibrahima Ngom commandant de la compagnie de gendarmerie de Kédougou.
Par cette opération réussie grâce à l’intervention musclée des gendarmes des compagnies de Tambacounda, Bakel et de Kédougou, la population vient d’être sauvée de dangers à divers niveaux.
« Nous vivions une insécurité totale avec l’ arrivée massive d’ étrangers dans la région de Kédougou. C’est la porosité des frontières qui facilite leur infiltration avec des produits de contrebande souvent très dangereux . Ce qui fait que les actes d’agression sont devenus fréquents même dans la commune de Kédougou » a ajouté le capitaine Ngom.
Par ailleurs, soutenus par l’Etat Sénégalais qui va incessamment accroitre leurs moyens d’intervention, les gendarmes entendent dérouler fréquemment ces genres d’opération en collaborant avec leurs collègues de la sous-région (Mali et Guinée Conakry).
« C’est une obligation pour éradiquer cette insécurité ,il faut collaborer koundara, à Niafou et Foulaya les commandant de brigades sont instruits pour programmer des rencontres mensuelles pour circonscrire la délinquance compte tenue de l’étendue de la zone et de la porosité des frontières » a précisé le capitaine Ibrahima Ngom.
La gendarmerie nationale appelle les étrangers vivants en territoire sénégalais de régulariser leur situation au moins trois mois après leur arrivée et demande un appui en moyens humains pour la création d’un escadron mobile à Saraya afin de mieux pouvoir contrôler les axes de Saienssoutou et guémédjé .
Correspondance( Adama Diaby)
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