mercredi 15 août 2012

Kédougou : Kécouta Sidibé, une grande perte pour sa famille La famille Sidibé fustige avec la dernière énergie les circonstances qui ont occasionné la mort de Kécouta Sidibé qui laisse derrière lui deux petits ‘‘bouts de bois de Dieu’’

Les parents voisins et amis continuent à affluer vers la famille Sidibé du défunt Kécouta Sidibé victime d’une agression barbare perpétrée au cours d’une descente musclée des gendarmes dans leur domicile.
Ils y vont soit pour présenter leurs condoléances soit pour s’informer sur les circonstances dans lesquelles Kécouta Sidibé a perdu la vie. Toujours dans le choc de ce drame, ses proches n’en reviennent pas encore. Les différents témoignages recueillis sur place révèlent que le sieur Kécouta Sidibé était un homme calme et non violent. La famille Sidibé toujours, inconsolable
« Kécouta ne dérangeait personne et pouvait rester toute une journée enfermée dans sa case. Kécouta, ce quarantenaire était un homme discipliné, sympathique et ouvert malgré son handicap. C’est une grande perte pour notre famille. Qui va à présent prendre en charge ses deux enfants devenus brutalement et totalement orphelins ?» a précisé sa sœur Ndèye Sidibé laissant couler de chaudes larmes de ses yeux rouges enflés. Elle reviendra à la charge pour dire avec force : « nous allons laisser la loi faire la lumière sur cet incident. Nulle part dans la loi, il est dit qu’il faut tuer froidement quelqu’un qui garde par devers lui du yamba. Si, la loi ne punit pas les auteurs de cet acte criminel, nous allons nous venger par tous les moyens… Il faut qu’on renvoie les gendarmes qui ont commis cet acte. » Son neveu Sambou Sidibé abondera dans le même sens
« C’est une grande perte, on ne s’attendait pas à ce que des hommes de tenue qui ont subi une formation dans l’armée comme à la gendarmerie viennent trouver notre oncle ,un sourd-muet jusque dans sa chambre ,l’ attacher avec un fil de courant
puis l’abattre comme un animal . En ce moment précis tous les autres membres de la famille étaient à la prière de la « nafila » Kécouta vivait harmonieusement avec toute la famille, il sympathisait avec tous ses amis, c’est depuis le décès de son père qu’il a diminué ses activités Il ne sortait que quand il avait un chantier de maçonnerie où il travaillait comme manœuvre pour subvenir aux besoins de ses deux « bouts de bois de Dieux ».C’est une grande perte pour notre famille…C’est vraiment très douloureux. (Après un moment de silence et d’hésitation…), il poursuivra : « c’aurait été des civils qui auraient commis cet acte criminel, ça allait mal tourner, comme le Sénégal est un Etat de droit, on veut que justice soit faite sur cette affaire… » Il faut dire que Kécouta Sidibé a rejoint l’au-delà dans des circonstances quasi-similaires que son père. Il y’ a quelques années de cela a été mortellement tabassé par un fou au moment où il faisait l’appel à la prière à l’aube à la grande mosquée de Kédougou. Le fou prétendait être dérangé dans son sommeil par le défunt père de muezzin de Kécouta Sidibé lorsque ce dernier appelait les fidèles à la prière de l’aube. Quelques mois après ce drame, Kécouta a perdu son épouse aussi sourde-muette non sans oublier le décès de sa maman. Le choc psychologique qui découle de ces événements (mort subite de ses proches, son état de sourd-muet et sa situation de chômeur) a-t-il poussé Kécouta à se refugier dans la consommation et la vente du chanvre indien ? En tout cas les forces de répression des trafiquants de la drogue se doivent d’explorer certains paramètres psychosociologiques en vue de récupérer certains jeunes déjà entrés dans ce cercle vicieux de la consommation ou du trafic de la drogue. Adama Diaby

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