jeudi 18 août 2011

Salémata : mariage précoce, quand on compromet le destin d’une jeune fille bassari


Une tournée de sensibilisation a conduit l’équipe de la scofi dans le département de salémata plus précisément à Oubadji (Edalé). Elisabeth Boubane élève en classe va-telle franchir les limites de l’élémentaire
La lutte contre les mariages précoces et le maintien des filles à l’école  constituent et demeurent des priorités pour le comité régional de la scofi de Kédougou.
Juste après être informé du cas Elisabeth Boubane, une délégation de la scofi a effectué le déplacement pour se rendre sur les lieux.
La première étape de cette tournée à consisté à une visite de courtoisie aux autorités administratives du département de salémata.
Ainsi, de la préfecture à l’inspection départementale de l’éducation à la sous préfecture de Dar-Salam, les membres de la délégation de la scofi ont reçu soutien  et recommandations des autorités.
«  nous allons vous soutenir dans ce combat,  il faudrait mettre en avant la prévention par  la mise en œuvre  de campagnes de sensibilisation permanente… » a conseillé M Dame Touré, inspecteur départemental de l’Education de Salémata.
A la suite de cet entretien avec les autorités administratives de Salémata, la délégation de la scofi s’est rendue à Oubadji en compagnie de M Thionta Bonang président du conseil rural d’Oubadji. 
La famille d’Elisabeth vit à Edalé, un petit village situé non loin d’Oubadji au cœur du pays bassari. Le décor de l’habitat est caractérisé par  des maisons sans clôture parsemées çà et là.  Tout prés  de là, une dizaine de ruches sont accrochées au flanc  gauche d’une case soigneusement coiffée .Elle  partage l’espace avec d’autres cases   laissant entre elles un grand vide favorisant une circulation de l’air à volonté.
Une dame coumba Bangar van en main, se tiraillait quelques graines de céréales avec le bétail et la volaille qui l’entouraient, s’affairant ainsi à une de ses taches domestiques quotidiennes.
A  la suite d’une brève présentation de la mission du comité régional de la scofi, les parents de la victime se sont prononcés sur cette affaire.
« ce jour là Elisabeth B, était à l’école lorsqu’un mauritanien est venu demander sa main…, j’ignore comment elle a connu ce maure, à son retour nous avions tenu une réunion de famille pour  nous concerter… » a laissé entendre Mme coumba Bangar la maman de la jeune élève en question.
Elle reviendra à la charge pour ajouter : « comme j’avais divorcé avec son papa qui n’est plus là, le dernier mot m’est revenu, j’ai alors été consentante pour  sceller le mariage entre ma fille Elisabeth et le mauritanien… ».
Ainsi à tour de rôle, les différents membres de la délégation ont de long en large avancé des arguments convaincants pour raisonner les parents d’Elisabeth.
« Même si le mariage est déjà  consommé, la jeune Elisabeth devra poursuivre ses études jusqu’à l’âge de 16 ans, c’est son droit, mesurez les avantages qu’elle pourra bénéficier en poursuivant ses études… » a soutenu Mme Bintou Founé Danfakha présidente du comité régional de la scofi de Kédougou.
Outre cette réunion avec les parents d'Elisabeth,la délégation a profité de cette occasion pour tenir une séance de causerie avec la population d'Oubadji.
Loin de toute considération, les différentes interventions des membres de la délégation ont permis aux participants de comprendre tous les enjeux liées à la  scolarisation et du maintien des filles à l’école.
C’est ce qui a poussé la maman d’Elisabeth à s’engager  dans persuasion de l’époux d’Elisabeth pour lui permettre de poursuivre ses études.
La jeune Elisabeth Boubane a un destin un peu semblable à celui d’Oumou Djiba Diallo
Si celle –ci a  échappé de justesse au mariage précoce et forcé, Elisabeth Boubane s’est laissée entrainer dans les méandres d’une vie conjugale quasi-insupportable.
Cette bataille a été perdue, la guerre continue…
Le mariage précoce a été consommé,  Elisabeth a rejoint le foyer conjugal . Elle  subira d’autres épreuves autres que l’ entrée en sixième et le certificat de fin d’études élémentaires. Son destin a été ainsi compromis .
La scofi compte s’engager aux cotés du projet whebsa et de l’administration pour remporter d’autres  combats pour le bonheur de l’éducation des filles, l’éducation de l’humanité..

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